Zarion, un Fyros... mais pas seulement !

Un homme posté contre une barrière, les yeux noyés dans un flot de songes sans fin au centre d'un visage inexpressif, sinon le léger frottement de sa barbiche sur ses narines lorsqu'il hume l'air...

"Suis-je donc un monstre ou une rature?
Une erreur de la nature, le fruit trop vert ou trop mûr...
Issu d'une hominité immature, je suis une créature instable jetée en pâture aux valeurs d'une culture erronée.
Je ne suis plus qu'un être irraisonné, dressé sur mes deux pieds, la majorité de mon temps passé à piétiner.
Deux mains faites pour construire, mais une arme pour détruire, et une bouche pour mentir."

{Je dois te parler mon fils} - Ces paroles résonnaient encore et encore dans sa tête... Comment pouvait il oublier t'elle offense, qu'avait il fait pour que son histoire soit détruite en quelques phrases...

{Voici une longue histoire.... Ne me coupes pas ! Ecoute attentivement jusqu'à la fin, et tu comprendras beaucoup de choses} exclama la voix du petit homme d'une autorité naturelle envers un cet Homin d'une hauteur supérieur d'au moins quinze pieds de Bredoc, et donc la carrure ne pouvait inspirer que le respect.

{Il y a bien longtemps... sept ou huit années de Jena. Je ne sais plus... Maudit vieillesse... Bon, peu importe.
A cette époque bien lointaine, nous avons accueilli dans la tribu un Fyros blessé.
Nous avions peur, notre peuplade était encore bien fragile, et nous n'avions pas encore trouver lieu pour nous sédentariser.
Soigné, il fut enchainé, et nous l'avons traité comme une bête sauvage, travaillant la terre arride lors de notre passage dans les chaudes contrées, et nous servant de porteur lorsque la bonne saison nous permettait de voyager.
Notre idéologie de liberté et d'égalité furent bien maigres en ce temps là, bien loin de notre civilisation d'antan.
Lors d'un Conseil, on se décida à le libérer, qui étions nous pour retenir cet homin, qui étions nous pour agir comme ceux que l'on a combattu et que l'on combat encore?
Il n'avait où aller... Nous décidâmes alors de l'accueillir en notre sein, et de lui donner les mêmes droits que tout à chacun, c'est ainsi qu'il se révéla un grand chasseur, et un homin bien plus honnête que certains Trykers.
Avec le temps, il devint mon ami, mon fidèle confident, et le mari de ma soeur... celle qui allait devenir ta mère.

Nous avons subi une attaque de Kitins, et nous avons subi de nombreuses pertes... A leur mort, je t'ai élevé comme mon fils.
Ton apparence physique vient de là... Tu as la force et le courage de ton père.
Je me plais à croire que tu as également pris des vertus de ma soeur, et puis peut être, un peu de moi...} Le jeune adulte Fyros serrait ses poings de toute sa force, pris d'une saine colère, comme de celle qui nous rende surpuissant, mais qui reste pourtant enfermé au fond de soi, comme une blessure qui ne cicatrisera jamais...

De là, Zarion a fait le serment de comprendre le monde, ce monde qu'il pensait connaitre, mais où rien n'est comme on peut l'apprendre, ce monde de liberté, de folie, de vie...